L'histoire du suicide du créateur de Victoria's Secret.

Roy Raymond est un simple citoyen américain (né en 1946 et diplômé de l'université Tufts et de l'université Stanford) qui a voulu, un jour, pimenter sa vie "au lit" ! Il se dirige ainsi dans un magasin dans le but d'offrir de la lingerie à sa bonne femme Gaye. Déjà perdu dans ce lot de soutiens-gorges et de petites culottes (et y a de quoi), les vendeuses ne l'aident pas vraiment : elles réussissent vite à le mettre mal à l'aise en le dévisageant comme s'il n'avait pas sa place dans un endroit pareil.

J'ignore s'il a finalement acheté quelque chose (haha), mais ce dont je suis sûre, c'est que dès qu'il sortit du fameux magasin, il décida fermement de créer un endroit où les hommes pourront acheter de la lingerie pour leurs femmes sans être pris pour des pervers !

Aussitôt dit, aussitôt fait !
Roy emprunte 40 000 $ auprès de la banque, 40 000 $ auprès de ses proches et ouvre son premier magasin de lingerie en 1977 sous le nom "Victoria's Secret" (en souvenir de la reine d'Angleterre, lol) dans le centre commercial Stanford Shopping Center, en Californie.

Le succès du magasin ne se fait pas attendre, et pour cause : Victoria's Secret propose ENFIN de la lingerie sexy. La société gagne 500 000 dollars la première année et Roy crée rapidement un catalogue de vente par correspondance et ouvre trois nouveaux magasins.

En 1982, Roy vend pour quatre millions de dollars sa société (six boutiques, catalogue de 42 pages, 6 000 000 $ de chiffre d’affaires) à Leslie Wexner, fondateur de The Limited (aujourd'hui Limited Brand), qui décide de diversifier la marque et de proposer du prêt-à-porter pour femmes.

Deux ans plus tard, en 1984, Roy crée My Child’s Destiny, un magasin de détail pour les enfants prématurés, mais les affaires vont mal, très mal. Durant la même année, Victoria's Secret vaut plus de 600 000 000 $.

En 1986, My Child’s Destiny fait faillite. Roy perd deux maisons et toutes ses voitures.

En 1990, Victoria's Secret fait son premier défilé et réussit enfin à se faire connaître comme une marque de lingerie fashion.

Entre temps, en empruntant de l’argent de sa mère, Roy essaie de reprendre le business en créant un magasin de livres pour enfants, de réparation virtuelle de matériel informatique, ou encore, de perruques pour les femmes souffrant d’un cancer. Tous ses projets ont voué à l’échec après moins d’une année. Selon sa femme Gaye, Roy est entré dans une grande phase de dépression car il n’a pas pu recréer un succès similaire à celui de Victoria’s Secret.

En 1993, Roy et Gaye divorcent. Cette année-là, Victoria's Secret est le plus grand distributeur de lingerie aux Etats-Unis.

Le 26 août 1993, Roy Raymond met fin à ses jours à 46 ans en sautant du pont de Golden Gate.

Fin.

En 2000, Victoria’s Secret organise son premier show au Festival de Cannes, ce qui la propulse vraiment sur le devant de la scène. Mannequins, chanteurs, chorégraphies, costumes, tout y est ! Le Victoria's Secret Fashion Show est né. La notoriété de la marque est ainsi faite.

Un peu d'analyse ! 
Le positionnement actuel de Victoria’s Secret est différent des années 80 : La marque est populaire, accessible, avec des prix réduits et vise une cible plus jeune. Loin du haut de gamme, Victoria’s Secret ne se focalise plus sur la qualité des matières utilisées dans la conception des modèles proposés à la vente.

A présent, Victoria’s Secret réalise un chiffre d’affaires de 2 400 000 000 $. L’enseigne organise chaque année son fameux défilé qui se termine par la présentation du « Fantasy Bra », un soutien-gorge pouvant coûter plusieurs millions de dollars. Cet événement est présenté par les plus grands mannequins du moment, avec une mise en scène spectaculaire tenant plus du show que du défilé, avec la présence d'artistes comme Seal, Justin Timberlake ou Usher.

Les Anges de Victoria's Secret (Adriana Lima, Alessandra Ambrosio, Miranda Kerr, Doutzen Kroes, Candice Swanepoel et Karlie Kloss en font partie) représentent la marque. Elles sont élues parmi les 100 plus belles personnalités au monde par le magazine People et font la couverture de nombreux magazines tels que GQ ou Esquire. 

Morale de l’histoire : Ne jamais, jamais, sous-estimer le potentiel d’une idée.